TMS
Troubles musculo-squelettiques
Les troubles musculo-squelettiques (TMS) regroupent de nombreuses pathologies des tissus mous (muscles,tendons, nerfs). C'est la maladie professionnelle la plus courante en France et dans les pays développés à l'heure actuelle. En France, la plupart des TMS sont reconnus dans le tableau des maladies professionnelles du régime général et agricole. On les trouve aussi sous la dénomination d'affections périarticulaires ou encore de pathologies d'hypersollicitation.
Les différentes pathologies du genoux, du poignet, des chevilles, de la nuque, des coudes.
Ces troubles ne constituent pas une maladie déterminée mais un groupe hétéroclite de divers états spécifiques.
Pour le poignet, la main et les doigts:
- Tendinite
- Ténosynovite
- Syndrome du canal carpien
- Syndrome de DeQuervain
- Syndrome de la loge de Guyon
Pour le coude:
Pour l'épaule:
Les symptômes annonciateurs des douleurs
Les signes avant coureurs, permettant de craindre les TMS, sont:
- Une fatigue musculaire localisée et persistante, se traduisant par:
- Des courbatures lors de la réalisation d'efforts
- La difficulté à réaliser des efforts réalisables auparavant
- Des picotements ou engourdissements lors d'atteintes nerveuses (canal carpien,...)
- Doigt replié, dans le cas d'atteintes tendineuses (Dupuytren,...)
Le trouble le plus connu est le syndrome du canal carpien. Le nerf commandant les trois premiers doigts de la main est comprimé à l’intérieur du canal carpien. Ceci entraîne des douleurs et des fourmillements la nuit, puis une gêne et des maladresses au travail. Chaque année, en France, il y a 200000 syndromes du canal carpien dont l'origine professionnelle est reconnue pour 130000 opérés. Il existe un phénomène important de sous-déclaration.
Comprendre les TMS pour les prévenir
Les TMS ne sont pas une fatalité en entreprise. Il est possible de prévenir leur apparition avec notamment une intervention ergonomique. Un ergonome pourra dans une situation de travail mettre à jour les facteurs de risque et les déterminants à l'apparition des TMS au travail.
Les facteurs de risque
Les facteurs bio-mécaniques : la "répétitivité" des gestes, les efforts excessifs, le travail statique de faible niveau maintenu dans le temps, les positions articulaires extrêmes.
Le froid et les vibrations peuvent aggraver ces phénomènes.
Les risques psychosociaux : le manque d’autonomie, le niveau d’exigence, le soutien social (le collectif de travail), le sentiment de ne pas être reconnu à sa juste valeur, etc.
Le stress joue un rôle important dans l’apparition des TMS car il peut provoquer des douleurs musculaires, une baisse de la vitesse de réparation des tissus musculaires, l’apparition d’œdèmes, l’inflammation des tendons, etc. Il existe également d’autres effets du stress à long terme comme par exemple les infarctus, les ulcères, les constipations, l’épaississement et le bouchage des artères, etc. Le stress apparaît lorsque les personnes n’ont pas la possibilité d’agir sur une situation qu’ils jugent agressive. S’ils peuvent modifier leur environnement, cela aura un impact bénéfique sur leur état de santé.
Les déterminants à l'apparition des TMS
Les causes de l'apparition des TMS ne sont pas à rechercher dans les facteurs de risque qui ne sont que des facilitateurs à l'apparition des troubles mais bien dans des déterminants qui impactent la situation de travail.
On va ainsi trouver : l'organisation de la production, l'organisation du travail, la conception des équipements, la conception des produits, les outils, la gestuelle, la gestion des compétences, de l'évolution de carrière, la polyvalence, l'ambiance de travail, les dépendances organisationnelles et les modes de rémunération
Transformer les situations de travail pour agir
On peut agir pour éliminer les risques de TMS au poste de travail, à l'aide de trois types de mesures:
Les mesures techniques: qui doivent porter sur les facteurs de risque directs (biomécaniques) que sont les efforts, les positions angulaires extrêmes, la répétitivité des gestes.
Adaptation du poste de travail après une analyse fine de l'activité des opérateurs
- Réduction des masses manipulées
- Réduction des tâches trop répétitives
- Ajout d'assistances physiques (bras antirotation pour visseuses, ...)
- Utilisation de matériaux absorbant les vibrations (poignées d'outils,...)
- Lorsque c'est possible, remplacer les outils vibrants par des outils non vibrants (clé à choc remplacée par une visseuse électrique,...)
Les mesures organisationnelles
- Alternance des opérateurs sur le poste afin de limiter le risque (moins de sollicitation par opérateur).Attention aux effets masqués qui peuvent conduire par cette technique à l'apparition d'une "épidémie". Plusieurs opérateurs souffrant de pathologies similaires du fait d'une exposition aux facteurs de risque même limitée mais dont les effets peuvent être cumulatifs.
- Organisation du travail pour limiter les tâches répétitives (fabrication en juste à temps)
- Information aux opérateurs sur les positions à risque et leurs conséquences, afin de les inciter à corriger leurs postures, en accompagnement des modifications techniques des postes de travail.
- En cas de sollicitations extrêmes , préparer les opérateurs avant leur prise de poste, par des exercices d'assouplissement et d'échauffement. Cette solution n'est pas une mesure de prévention dans la mesure où les sollicitations extrêmes dépassent les capacités physiologiques des opérateurs.
- Ménager des pauses au cours du travail afin de permettre à l'organisme de récupérer
- Inciter les opérateurs à effectuer des mouvements de compensation (étirements,..)
- L'apprentissage de gestes et mouvements justes (ergomotricité) pour le soulever et le transport de charges par exemple.
- En faisant une fixation de la colonne vertébrale
- En superposant les centres de gravité (Homme - charge).
- En assurant des appuis stables et en recherche d'équilibre.
- En sollicitant les jambes (segments les plus puissants du corps).
- En orientant les pieds dans la direction de la marche pour éliminer toutes rotations du corps.